(je l’écrirai toujours mais mes textes ne sont ni une vérité ni une volonté de rallier les autres à ma pensée, ni de parler à la place d’un quelconque groupe auquel j’appartiendrai, ce sont simplement des réfléxions issues de mon expérience personnelle qu’il me plait de partager et éventuellement de rediscuter m’écrire à ilmareee at riseup dot net))

Tout d’abord je tiens à préciser que quand j’emploierai le terme « drogues » je n’entendrai pas les substances interdite par la loi mais toute substance ayant un effet direct sur notre cerveau/altérant nos perceptions (de nous meme, du temps, ou simplement nos sens)

Ainsi je considère bien sûr comme drogue celles usuellement dénomées ainsi, de même que l’alcool, le tabac, les médicaments type paracétamol (surtout s’ils sont couplés d’opïoides), certains aliments, …

Une accusation souvent apportée au straight edge est que sa revendication politique est culpabilisante pour les victimes de drogues. Je trouve cette critique tout d’abord fallacieuse, mais surtout je pense tout d’abord qu’elle tends à maintenir cette culture de l’intoxication qui crée chaque jour de nouvelles victimes, qui crée aussi toute une économie, qui empêche nombre d’entre nous de se rebeller efficacement contre les systèmes oppressifs,… et pourtant cette critique revient même dans la bouche de bon nombre de personnes se revendiquant de l’anarchisme.

Tout d’abord, je tiens à préciser que oui, certaines personnes straight edge peuvent adopter une attitude pourrie envers les victimes de drogues, oui certaines vont posséder un certain dédain,… Mais le straight edge est une pratique, non une attitude. Comme on trouve des chomeureuses avec une attitude dégeulasse envers les travailleureuses, cependant la revendication politique du chomage est une revendication contre le capitalisme, contre le systême destructeur du travail. De même, politiquement le straight edge est une revendication contre la culture de l’intoxication, contre la société qui nous donnes quelques instants de bonheur artificiel pour réduire nos moyens de la défier, contre l’économie de la drogue, contre les incitations trop nombreuses à consommer pour être intégræ socialement (car oui c’est aussi à ça que l’on fait face lorsqu’on essaye de s’en sortir : un choix entre une socialisation dans la toxicité ou un isolement sobre (pensez à vos soirées entre potes : à combien êtes vous allæs ou il n’y avait pas d’alcool ? Pensez même simplement au milieu militant, des joints et des bières à toutes les manifs, encore pire lors des concerts de la plupart des groupes anarchistes, même dans la sphère familiale avec l’alcool lors des diners de famille (parfois tous les jours à table)) qui font que bien peu possèdent la capacité, et encore moins l’envie de faire le second choix). Le straight edge est aussi un choix de se maintenir dans les meilleures conditions pour affronter l’ennemi (on passera sur l’histoire de l’alcool comme outil de guerre), ce qui nécessite de ne pas ammenuiser ses capacités au travers de substances calmantes ou détruisant le système nerveux.

Le straight edge anarchiste est une expérience individuelle contre la société, à la fois une arme contre elle et une critique de sa culture d’intoxication, une volonté de ne plus endormir sa douleur, sa haine, sa rage mais de les tourner en autant d’arme contre l’ennemi, une volonté de ne plus participer à l’intoxication et à l’endormissement de nos proches, de ne plus socialiser au travers d’artifices et de la redécouvrir sobre, de ne plus gouter au bonheur dans l’effacement qui resserre toujours plus le contrôle de la société mais de vivre dans une « sobriété extatique », redécouvrant la joie dans nos actions et nous la créant nous même, c’est un rêve d’indépendance pour notre bonheur, pour notre paix, pour notre rage, pour toutes nos émotions.

Pour un anarchisme libéré de la drogue, pour une jouissance dans la destruction de nos chaines.